Susan Sontag et Diane Arbus, synthèse
Deux femmes, deux regards, un même monde de marginaux. Mais Susan Sontag n’a jamais pardonné à Diane Arbus sa manière de photographier les exclus. Dans son essai de 1977, elle l’accuse sans détour : Arbus transforme ses sujets en « monstres et cas limites » dénués de compassion, elle construit sa pratique sur « la distance, le privilège, le sentiment que ce qu’on demande au spectateur de regarder est véritablement autre ».
Ce qui se joue dans cette confrontation dépasse largement l’esthétique. C’est toute la question du pouvoir de l’image qui se trouve mise à nu. Comment la photographie produit-elle du savoir sur l’anormalité ? Et comment ce savoir exerce-t-il un pouvoir disciplinaire sur les corps déviants ? Deux femmes juives new-yorkaises issues de milieux privilégiés débattent de la représentation de la marginalité. L’ironie est cinglante.

