Quelque part entre un Picasso déjanté et un dessin animé de Tex Avery passé par une crise existentielle, George Condo occupe une position singulière dans le paysage artistique contemporain. Ni tout à fait moderne, ni franchement postmoderne, cet Américain né en 1957 a réussi ce tour de force : faire du cubisme un outil d’introspection psychiatrique. Son vocabulaire artistique ? Le « Réalisme Artificiel » ou, mieux encore, le « Cubisme Psychologique ». Comprenez : peindre non pas ce que l’on voit, mais ce qui se passe dans la tête de ce que l’on voit. Ambitieux programme pour un type qui a commencé sa carrière en imprimant des sérigraphies pour Andy Warhol.

Un parcours qui ne ressemble à aucun autre
George Condo n’est pas sorti d’une école des Beaux-Arts parisienne. Né à Concord, New Hampshire, il étudie l’histoire de l’art et la théorie musicale à l’Université du Massachusetts Lowell – une formation pour le moins atypique pour quelqu’un qui allait devenir l’un des peintres les plus cotés de sa génération. Mais c’est précisément cette approche analytique, presque musicale, qui structure son œuvre.
